La
France expulse une demandeuse d'asile tamoule
avant qu'elle ait pu exercer son droit au recours
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(en
zone d'attente) « aucun cas de demandeur d’asile dont
les droits seraient bafoués n’a pu être relevé. »
Eric Besson, communiqué du 11 mai 2009.
Il est déjà exceptionnel qu'un demandeur d'asile privé
de liberté, qui vient d'arriver un France, dispose d'un avocat,
et puisse dans les 48h faire parvenir au tribunal administratif un recours
très technique, en français, motivé en droit
et en fait, avec preuves et pièces jointes ; pour autant et même
lorsque par exception c'est le cas...
9 juin 2009
A cette affirmation du ministre de l'immigration, l'Anafé vient,
une fois de plus, apporter un démenti en dénonçant
le manque de respect du recours suspensif en principe ouvert aux demandeurs
d'asile.
Mme
K., Tamoule et originaire du nord du Sri Lanka, a été
placée en zone d'attente de l'aéroport de Roissy le 31
mai et a immédiatement sollicité l'asile.
Sa
demande d'admission au titre de l'asile a été rejetée
le mardi 2 juin à 17h41. Mme K. disposait donc, en application
de la loi, d'un délai de 48 heures pour introduire une requête
en annulation de cette décision auprès du tribunal administratif.
La requête a été transmise par son avocate le 4
juin à 16h14, c’est-à-dire dans les délais.
L'effet suspensif trouvait à s'appliquer et l'administration
ne devait pas la refouler avant l’examen de son recours.
Mme K., aurait dû être présentée ce lundi
8 juin au tribunal administratif.
Trop
tard : dans la soirée du 4 juin, Mme K. a été mise
dans un avion qui l'a ramenée à Dubaï, sa ville de
provenance, où elle n'est pas légalement admissible. Sans
se préoccuper du respect de la procédure, au mépris
du droit au recours de l'intéressée, la police aux frontières
l'a refoulée dans un pays où ses droits fondamentaux sont
menacés.
Mme
K. est une nouvelle victime de la politique restrictive envers les demandeurs
d'asile et de la « machine à refouler »
qui pousse à renvoyer des demandeurs d'où ils viennent,
trop souvent à n'importe quel prix.
Le
renvoi de Mme K. s'est déroulé dans le mépris total
de la loi.
Les
autorités françaises doivent prendre leurs responsabilités
et organiser le retour de Mme K. en France.
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