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ZONE D’ATTENTE DE TOULOUSE BLAGNAC:
Un jeune Sénégalais menacé
de renvoi alors qu’il demande l’asile en raison de son
homosexualité
Le ministère sanctionné par le juge administratif !
Maintenu en zone d’attente depuis samedi 21 juillet,
Lamine, jeune Sénégalais homosexuel, avait déposé
une demande d’asile qui a été rejetée par
le ministère de l’Intérieur. L’Anafé
l’a assisté pour contester cette décision, le
juge administratif lui a donné raison jeudi et a annulé
la décision du ministère. Lamine est désormais
libre mais il lui reste à affronter une procédure longue
et difficile.
Persécuté au Sénégal notamment
en raison de son homosexualité, Lamine a décidé
de fuir son pays. Il est alors arrivé le 21 juillet à
l’aéroport de Toulouse Blagnac et a sollicité
son admission sur le territoire au titre de l’asile. Cette demande
a été examinée en une trentaine de minutes par
téléphone par un agent de l’Office français
de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et en
présence de deux policiers, au mépris total du principe
de confidentialité d’une telle demande.
Le 23 juillet, le ministère de l’Intérieur,
sur avis de l’OFPRA, a rejeté la demande de Lamine, estimant
qu’elle manquait d’éléments concrets.
Pourtant, aucun examen au fond n'est supposé être pratiqué
en zone d'attente : il ne s’agit pas de se prononcer sur la
reconnaissance du statut de réfugié, mais uniquement
d’autoriser l’entrée sur le territoire français
pour permettre le dépôt d’une demande d’asile
formelle. En pratique, il s’agit bien d’une procédure
expéditive et l’examen exige toujours plus de précisions
dans le récit.
L’Anafé a aidé Lamine à
contester le rejet de sa demande devant le tribunal administratif
de Paris. L’audience s’est tenue le jeudi 26 juillet et
le juge a annulé la décision du ministère, autorisant
ainsi Lamine à entrer sur le territoire. Pour ce jeune Sénégalais,
la procédure d’asile ne fait que commencer.
L’Anafé le répète, il faut que cesse cette
politique migratoire restrictive qui n’hésite pas à
écarter les principes de protection pourtant ratifiés
par la France, sous prétexte de vouloir limiter l’accès
à son territoire.